Une première ou une nouvelle rentrée scolaire sans son enfant… les parents endeuillés vivent ce jour avec tant de peine et d’appréhension.
Bien sûr on peut imaginer la rentrée de l’enfant que l’on a plus, celui que l’on n’a pas, celui que l’on aura un jour peut-être, ou plus jamais…
On peut être mélancolique en repensant aux rentrées scolaires passées heureuses ou tourmentées, les nôtres et celles de nos enfants qu’ils soient partis ou qu’ils aient juste grandi.
La joie tristesse de ces rentrées que l’on a eues le grand bonheur de connaître et qui ne seront jamais plus, parce que révolues, mais à jamais présentes aussi dans notre mémoire et notre cœur.
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Alors on peut être envieux des heureux parents qui vivront cette année la rentrée de leur enfant, et se sentir comme lésés, ou même dépossédés de son enfant par la vie. Mais peut-on enlever à ces parents le droit au bonheur ?
On ne sait jamais ce que réserve la vie, ni à eux, ni à nous.
Ce qu’ils vivent aujourd’hui, qu’ils s’en remplissent le cœur et l’âme.
Personne n’a de vie exempte de malheur, qui connaît les leurs ?
On peut se réjouir pour eux et se réjouir surtout des moments de bonheur qu’on a eus la chance de vivre comme eux avant notre grand malheur, et de ceux que la vie peut encore nous offrir pour peu qu’on lui ouvre la porte et lui fasse à nouveau confiance.
On peut avoir la générosité de se revoir dans ces parents, dans leur enfant, voir l’universalité de leur amour, leur inquiétude, leurs émotions et les revivre en les imaginant un peu nôtres aussi.
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Il est sûrement impossible de réussir cela lors de la première rentrée scolaire sans son enfant, mais le chemin est possible comme en témoigne Nathalie :
« Ce chemin est possible pour le vivre moi-même et revivre les émotions belles et éternelles vécues aux côtés de mes filles lors de leurs rentrées en maternelle puis au primaire.
Je revois aussi la petite Nathalie que j’étais enfant avec son cartable neuf, ses affaires scolaires fraîchement étiquetées à son nom et sa classe embaumant le neuf.
Le taille-crayon en forme de dé vert que j’avais choisi pour le distinguer du rouge de mon frère, la peur mêlée d’excitation de l’entrée dans cette nouvelle classe, les retrouvailles avec ma meilleure amie.
Les années ont passé, les modes aussi, le matériel scolaire également… mais l’émotion semble toujours inédite et comme intemporelle.
Cette petite Nathalie si impressionnée c’est CarlaMarie, c’est Paloma, ce sont tous ces enfants qui ne sont plus là mais le sont à travers leurs frères et sœurs, leurs camarades.
Et j’aime chacun d’eux pour la part de Carla éternelle en eux ».
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Cela sera difficile à imaginer et ressentir pour beaucoup de parents dans la douleur de cette rentrée scolaire ?
Possible un jour peut-être ou jamais pour d’autres? Mais osons juste ouvrir la porte et envisager ce possible…