numéro vert 08 05 38 38 83
En ce 3e anniversaire de l’envol de Paloma le 7 juin, ce texte de son papa, si juste et si puissant, inspiré par sa colombe…
Les mots sont des pierres dont on fait des murs ou des ponts…
Ceux d’Oscar ouvrent sur une fenêtre d’amour et d’espoir qui transcende de loin le manque et la souffrance du manque.
Merci du coeur avec tout notre amour pour vous quatre à tout jamais Paz, Oscar, Bruno et Paloma
💞
« Comme il semble difficile parfois de survivre à ceux que l’on aime et qui nous manquent à chaque instant.
Prisonniers de notre souffrance, bien qu’encore en vie, nous ne vivons plus.
Vivre, ce n’est pas seulement être en vie, passivement, c’est un élan vers l’autre, solidaire et confiant.
Lucide que l’on n’est en vie qu’à travers les liens que l’on tisse, les relations que l’on noue, les alliances que l’on bâtit.
Ce monde peut n’être qu’une illusion, le rêve d’un dieu oublié, et nous une simple idée, ce qui existe, c’est la lumière que nous créons dès que nous faisons acte de charité au sens premier du terme, c’est-à-dire lorsque nous manifestons de l’amour envers l’autre.
Altruiste parce que l’on s’enrichit de ce que l’on donne, tant il est vrai qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
Sans l’autre, je ne suis pas.
Sans toi, je ne suis rien.
La seule vérité, la seule chose qui soit, qui existe, c’est ce que nous sommes grâce à l’autre, ce que nous avons partagé et qui reste indépendamment de nous et peut même continuer à fleurir, à se développer et se répandre dans le cœur des autres.
Voilà ce qui doit dominer au-delà de la peine liée à la séparation des corps.
Une autre évidence, une grâce, en quelque sorte, est liée au fait qu’un être cher, voire issu de notre chair, nous précède dans la mort, c’est que cela a pour effet inattendu de nous enlever toute peur de mourir.
La mort, cette intime inconnue, effrayante, incompréhensible, injuste ou indifférente à nos lamentations, à nos vaines tentatives de négociation, – depuis notre perspective anthropomorphique, – et surtout l’angoisse qu’elle suscitait jusqu’ici, n’a soudain plus cours.
Nous n’avons plus peur de la mort, parce que nous savons qu’au moment où elle décidera de nous emmener avec elle, ce sera pour nous réunir avec cet être pour qui le temps n’est plus et vivre ce qu’il ne nous a pas été donné de vivre dans ce monde imparfait.
Cette promesse tacite, réservée aux croyants, je voudrais la partager avec tous ceux qui en doutent, alors qu’au fond de chacun d’entre nous brille la lumière sacrée de l’être spirituel que nous sommes, de notre part d’éternité, indépendamment de notre religion.
Prenons le temps de nous interroger sur la vie, prenons celui de vivre et enfin d’écrire ce que nous vivons.
La matière est une illusion de nos sens qui nous trompent, ce qui est réel, c’est tout ce qui est immatériel, né d’une relation, insaisissable et impossible à posséder : l’amour inconditionnel, la main tendue, le regard rempli de compassion…
Les mots fixent les moments, les mots pérennisent l’instant, les mots nous motivent à recréer l’élan perdu et à avancer ; écrire c’est déjà guérir un peu… »
Scribere Luctus
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