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Le procès du chauffard responsable de la mort de Yasmine vient d’avoir lieu.
Un moment redouté par sa famille et tant attendu aussi.
Un moment nécessaire pour que la vie puisse un jour reprendre autrement, sans elle…
Les parties civiles étaient nombreuses, mais pas autant que les personnes bouleversées par sa mort suite à l’accident survenu le 21 septembre 2019.
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Le Point rose était présent en tant que partie civile et c’est auprès d’Oumhani sa maman que nous avons assisté à l’audience.
Et il y a tant et tant à raconter ….
La condamnation des prévenus ?
Les faits étaient si accablants qu’elle était évidente.
Mais le plus important était ailleurs.
Il était pour sa maman dans le fait d’être entendue, de pouvoir montrer aux prévenus la photo de Yasmine, de dire quelle merveilleuse petite-fille elle était, en ne la réduisant pas au seul rang de victime d’un homicide involontaire commis par la folie et l’inconséquence d’un homme.
Dire sa perte inconsolable… L’important était aussi pour Oumhani et sa famille dans le fait d’entendre les prévenus, d’entendre leur état d’esprit, leurs explications, leur conscience des conséquences de leur conduite, leurs regrets ?
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Le tribunal a délibéré aux termes de plusieurs heures d’une audience éprouvante.
Le chauffard a été condamné à de la prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience, c’est-à-dire avec incarcération immédiate.
Une peine. Jamais juste au regard de la perte.
Juste peut être au regard du droit.
Mais c’était une peine et elle a une valeur réparatrice.
En revanche la plaidoirie de l’avocat du prévenu était, elle, sans peine et sans appel. Inqualifiable et insupportable à entendre.
Tous les prévenus ont le droit d’être défendus, c’est un principe fondamental du droit.
Mais il y a des mots à ne pas employer, des attitudes à respecter.
Et la souffrance ajoutée par une plaidoirie si impitoyable et peu précautionneuse de la présence des parents endeuillés, qui minimise la responsabilité, les faits dans le ton, la posture, tout en se prévalant du contraire en préambule comme pour mieux s’autoriser à dépasser les limites… inadmissible.
Qui a le droit d’ajouter autant de douleur de façon aussi inconséquente à celle immense déjà d’un parent endeuillé ? Au nom de quel droit ? Quelle justice ? Beaucoup penseront que c’est le jeu des avocats, que c’est comme ça… Et bien non, il y a des limites à respecter pour rester juste humain, pour faire lien, pour réparer l’irréparable et permettre un jour le pardon.
Parce que le responsable de la mort d’un enfant a le droit d’être défendu, bien sûr, mais cette défense peut et doit être respectueuse des parents endeuillés.
La morale et l’humanisme l’exigent.
Inadmissible aussi que des problèmes « techniques » rendent inaudibles pour la famille, dans la salle, les propos tenus par le prévenu.
La gravité de l’affaire ne méritait-elle pas qu’on s’assure au préalable et pendant l’audience de ce que les débats pouvaient être suivis par toutes les parties civiles ?
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Mais nous préférons retenir de l’audience, les mots si forts du procureur de la République.
Des mots qui atténueront, nous l’espérons, dans le cœur d’Oumhani et sa famille, ceux si durs à entendre de l’avocat de la défense.
« La mort d’un enfant est une maladie orpheline inguérissable, et impardonnable. Aucune mais aucune circonstance atténuante ne peut être invoquée dans ce dossier. Je n’ai jamais été confronté dans toute ma carrière à un dossier aussi lourd. Pendant les auditions j’ai choisi de garder le silence. Je n’ai pas fait l’arbitre car c’est une affaire où il est difficile de rester neutre chez les victimes et les parties civiles. Et souvent, devant un deuil pareil, il arrive que le cœur prenne la parole sur l’esprit. Et souvent il s’exprime mieux que l’esprit… J’ai observé la dignité exemplaire chez les parties civiles devant la lecture des procès verbaux. » Et montrant Oumhani, il a ajouté : « Je n’ai jamais vu une personne venir à la barre avec autant de dignité ». Une dignité à l’image de son immense amour pour Yasmine.
Avec Oumani Amrani 💞
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