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« Théo, mon petit prince, tu es arrivé dans ce monde aussi vite que tu l’as quitté… Comment aurions-nous pu imaginer une telle fin ? Aussi brutale, aussi soudaine.

Quels parents pourraient imaginer cela ?

Nous t’avons donné comme prénom Theo sans penser à la signification très particulière de ces quatre lettres qui voulent dire « don de dieu ». Cette signification prendra tout son sens en ce soir de novembre. Une soirée de cauchemars et de descente aux enfers.

A notre arrivée à l’hôpital avec le Samu, le médecin nous annonce cette terrible nouvelle : tu ne reviendras sûrement pas parmi nous… Dès cet instant, dans cette chambre du service de réanimation pédiatrique, notre vie se met en suspens… Il règne une atmosphère très particulière, Presque sereine. Comme une acceptation de l’inacceptable. Cette sensation, chaque membre du personnel soignant la ressent en entrant dans cette chambre. Tu étais là, allongé sur ce lit, entouré de tes doudous, et d’un dessin de Maëlys, ta grande sœur. Tu étais beau comme un enfant qui dort d’un sommeil heureux et apaisé. Ta maman et moi espérions chaque jour un signe, un mouvement de ton corps qui aurait fait mentir le diagnostic des médecins et montrait ton retour parmi nous.

Mais quelques jours plus tard, et sans aucune évolution, un médecin nous confirme ton « non-retour ». Ton cerveau s’endort petit à petit. A partir de cet instant, un médecin nous pose cette question que l’on a d’abors du mal à comprendre…:  «Que souhaitez-vous faire ? »

Ta maman et moi, nous étions contre le fait de s’acharner à te garder vivant sans que tu puisses être maître de ton corps ; tu étais un « petit bout » toujours souriant et plein de vie, tu n’aurais certainement pas voulu cela. Alors, suite à cette question du médecin sur « ta fin de vie », et comme nous avions déjà réfléchi au don d’organes, nous acceptons sans aucune hésitation. Cette décision fera fondre en larme toute l’équipe médicale présente à nos côtés.

Se met ensuite en place tout un protocole en vue de la réalisation de ce choix. Ta maman et moi nous nous retrouvons seuls à tes côtés pour un ultime moment câlin… Nous prenons chacun une de tes mains et, à cet instant, tu effectues ton seul geste depuis ton arrivée en réanimation : celui de serrer la main de ta maman et celle de ton papa en même temps ! Comme si tu voulais nous dire que tu acceptais de nous quitter, nous faire comprendre que tu étais d’accord avec ce choix, et nous faire ressentir ton apaisement.

 

 

 

Tu as attendu le dernier instant où nous étions ensemble pour réaliser ce geste fort : on pourrait croire à une coïncidence, mais non. Aucun hasard possible, pas dans ces moments ultimes de vie où se joue tant d’amour, et la vie de ceux qui restent.

A partir de ce moment mon fils, ton apaisement a envahi ce long couloir et j’ai pu voir des larmes de compassion et de tristesse sur les visages de l’équipe médicale. J’ai déposé un dernier baiser sur ton front en te faisant la promesse de continuer le combat mon fils, tu es parti en héros en offrant ta vie pour en sauver d’autres !

Grâce à toi et à ton geste nous avons su qu’un enfant avait été sauvé, et même plusieurs autres. Une fois les prélèvements terminés, le médecin coordonnateur m’a très gentiment dit que durant l’opération il a régné une atmosphère apaisante dans ce bloc opératoire, comme si tu étais là à surveiller que tout se passe bien.

Cela fait maintenant quatre mois que tu t’es envolé, et avec la promesse que l’on t’a faite lors de ce dernier baiser, est née l’association THEO SOURIRE.

THEO SOURIRE a été créée grâce à notre rencontre avec l’association Le Point rose et Nathalie Paoli ; cette association nous a énormément aidés, soutenus et nous soutient toujours. Elle a pour vocation de collecter des fonds pour Le Point rose, d’aider les familles en région et de sensibiliser le public à l’importance du don d’organes d’enfants. Après notre vécu, nous tenons à  faire reconnaître et promouvoir le don d’organes pour les enfants, au sein de l’association Le Point rose, pour partager notre expérience et combien elle nous a sauvé la vie en nous aidant à donné un sens à la plus injuste des peines.

Théo mon fils, mon « Don de Dieu », chaque jour je réalise combien tu l’es pour moi, pour nous, pour toutes les personnes à qui tu inspires autant de dons d’amour. Nous t’aimons d’un amour plus fort que la mort et rien ne pourra y changer. Merci mon fils de m’avoir permis d’être ton papa, Je t’aime Théo et j’honorerai ton courage jusqu’à mon dernier souffle. »

Retrouvez l’association THEO SOURIRE sur Facebook et sur le site du Point rose

 

     

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